La mariée était prête. Vêtue d’une splendide robe bustier scintillante et vaporeuse, Elsa marchait dans la verte allée de la cathédrale. A deux pas de la porte d’entrée en bois subtilement sculptée, elle entendait le morceau d’ouverture choisi par ses soins. A la première note du « Canon de Pachelbel », elle devrait pénétrer dans le narthex pour ensuite remonter la nef et s’arrêter juste avant l’abside, près du père de sa fille. Son frère jumeau, Matei, lui donnerait le départ. Elle arrangeait ses cheveux mi-longs qui avaient été lissés avec minutie pour rappeler les coiffures soignées des années soixante. Du discret « bibi » à la sobre décoration de plumes partait une vague de blond cendré qui s’achevait dans une dernière courbe allant caresser la finesse de sa nuque. Son regard d’un bleu glacial était légèrement dissimulé par une courte voilette en résille semi rigide. L’arc de ses lèvres bien ourlées était parfaitement dessiné par le rouge à lèvres dont la couleur contrastait avec la pâleur de la pigmentation de sa peau, propre aux filles de l’est. Elle ne serait apaisée qu’une fois la bague au doigt. Ce serait son heure de gloire. Elle avait tant œuvré pour en arriver là. Elle y était presque. Tout le reste suivrait…
Matei ouvrit la porte.
- C’est à toi « soeurette ». Oh… T’es magnifique !
- Merci mon frérot ! Toi aussi t’es superbe. Elles vont toutes fondre en te voyant.
Matei fit une mimique de tombeur.
- Mais non… Stop ! dit-elle en pouffant de rire et en lui caressant affectueusement le visage.
Il s’avança pour l’embrasser sur le front.
- Ils vont en prendre plein la vue. Allez, c’est parti, princesse.
Ils étaient inséparables malgré leur état d’esprit divergent, et reconnaissables par leur similaire prestance naturelle. Quel que soit l’endroit, ils ne passaient jamais inaperçus. Bien entrainé durant des années mouvementées en tant que mercenaire, Matei avait développé une musculature impressionnante qui imposait le respect. Son allure, à mi-chemin entre le mauvais garçon et le galant homme, attirait tous les regards. Ses longs cheveux blonds miel ramenés vers l’arrière avec désinvolture témoignaient d’un caractère libre et indiscipliné, à la fois aimé par les femmes et détesté par la gent masculine. Son faciès, aux traits affirmés et à la barbe naissante bien taillée, attestait d’une humeur déterminée et d’un intérêt certain pour son apparence. Cette force qui émanait de sa personnalité farouche et impulsive était un indéniable « attrape-mouches » pour l’ensemble de la gent féminine en recherche d’hommes intenses et solides.
Elsa respira profondément et s’avança, l’air altier, au cœur de ceux qui représentaient l’environnement amical de Ioan, cette noblesse et nouvelle bourgeoisie dite distinguée, mais surtout condescendante. Elle savourait cet instant où tous les convives étaient à ses pieds, badant le moindre de ses gestes. Elle pouvait entendre les murmures d’engouement pour celle qui devenait tout à coup une reine. L’assemblée la dévorait des yeux, cette fille de la terre qui, telle une rose en pleine éclosion, écrivait son histoire en se hissant au summum de la hiérarchie sociale par son union inattendue au galeriste de renom. Elle en avait surmonté des obstacles. Elle en avait commis des injustices pour évincer ses rivales. Elsa sentit une main effleurer la sienne. Elle tourna légèrement la tête. Sa mère, qui jadis avait été la plus belle de son village, était émue aux larmes. Elle aurait souhaité se lever pour serrer son enfant dans ses bras. Cependant, son visage d’ange comprit rapidement, par le regard réprobateur de sa fille, qu’elle devait rester à sa place. Cette mère grisonnante, candide et réservée, se ravisa. Usée par des années de dur labeur et d’obéissance, elle eut du mal à dissimuler sa déception d’être rabrouée, tout autant que son sentiment de culpabilité de ne pas être à la hauteur de la situation. Le père, quant à lui, se contenta de hocher la tête avec sa sévérité habituelle. Derrière cet hermétisme hérité de la rigueur militaire, Elsa déchiffrait toute l’admiration et tout l’amour qu’il lui portait. Cet homme valeureux s’était forgé un mental d’acier ainsi qu’un masque d’apparente insensibilité pour survivre. Georg, le rustre au cou de bœuf, broyait de stress ses mains puissantes et noueuses. La jeune femme savait qu’il la chérissait au-delà de sa propre vie. Au bout de l’allée, Ioan l’attendait. Quelques mètres plus loin, se tenait Lola, jouant avec passion et de concert avec le ténébreux violoncelliste, le pianiste jovial et la bouillonnante chanteuse d’opéra. C’était une réussite ! Elle pouvait commencer à se détendre. Plus rien n’entraverait son chemin. Elle se figurait déjà régenter la galerie à côté de son époux dont « elle ne faisait qu’une bouchée » depuis leur première rencontre. Encore un peu de patience et elle atteindrait « l’Everest ». Ioan, concentré sur celle qui allait partager sa vie, ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’œil furtifs vers celle qui s’était transformée en aimant pour ses sens. Lola, telle la déesse de l’Amour, irradiait de toute sa splendeur. L’incroyable chaleur qu’elle projetait aurait pu faire fondre le plus gros des icebergs. Boris, à deux pas derrière Ioan, était viscéralement harponné par cette sylphide dont le scintillement des dorures de la courte robe bustier aux multiples volants révélait la vénusté de sa plastique irrésistible. Le célibataire endurci s’imaginait se lover de plaisirs dans le délice de cette « enveloppe sensuelle » exécutant à présent « Panis Angelicus » à la perfection. Le pouvoir de séduction de cette sirène annihilait toutes réflexions raisonnables de l’homme ébloui par tant de maestria. En un battement de cils, elle détrônait « la perle du jour », la ravissante Elsa.
Le témoin s’approcha de l’oreille de Ioan.
- Alors, tu ne m’avais pas dit que t’étais si bien entouré. P’tit cachotier, va…
Ioan se tourna vers son ami, l’air interrogateur et faussement détaché.
- A vrai dire, je suis enchanté que tu aies choisi Elsa…
Boris afficha un sourire coquin de prédateur tout en fixant l’objet de sa convoitise.
Ioan, déstabilisé et confus, resta figé face à la mariée qui venait d’arriver devant lui. Il porta instinctivement sa main vers sa poitrine devenue subitement lourde de douleurs : une flèche empoisonnée s’y était enfoncée. Était-il encore temps ? Sous l’emprise de son esprit torturé, tout se brouillait en lui. Pouvait-il tout annuler ? Comme ça… D’un claquement de doigts ? Son ami était sur ses platebandes et il ne pouvait absolument pas se défendre ni même lui en vouloir. Il se sentait affreusement éprouvé alors que les premières notes de « L’Ave Maria » de Caccini s’élevaient dans les hauteurs de la cathédrale, lançant le signal pour l’entrée du prêtre. Elsa détecta l’inconfort subit de son fiancé.
- Ioan, ça va ? susurra-t-elle.
L’homme vulnérable sentit le sol se dérober sous ses pieds. Saoul de désarroi, les jambes cotonneuses et les yeux vitreux, des gouttes de transpiration dégoulinaient sur son front. Happé par cette brusque défaillance mentale et physique, l’évanouissement semblait l’appeler. Il résista. Elsa le dévisageait, l’air inquisiteur. Ioan, sans le vouloir, se tourna trop tôt en direction du prêtre et déshabilla Lola du regard. Elsa eut alors un soubresaut de fébrilité. La voix de l’homme d’église, intrusive, s’insinua dans ses oreilles bourdonnantes de rage. Ioan baissa la tête, tremblant et blême, rêvant de renvoyer instamment les invités. Au même moment, la poigne d’Elsa faisant pression sur sa main le ramena à ses obligations.
- Moi, Elsa Gelos, je te prends toi, Ioan Smith, pour époux. Je promets de te rester fidèle dans le bonheur et dans l’adversité, dans la santé et dans la maladie, et de t’aimer tous les jours de ma vie.
Lola se tenait près de la mariée qui la foudroyait du regard. Le bel esprit lui présentait le coussin joliment brodé sur lequel reposaient les alliances. Elle s’efforçait de garder une attitude empreinte de légèreté amicale. Cependant, secrètement bouleversée, elle retenait la montée des eaux vers les fenêtres de son âme. Elle aurait voulu crier sa peine en envoyant valser les convenances. Le soleil s’était caché derrière d’énormes nuages. La pluie s’abattait avec courroux sur les vitraux. Meurtrie par ses sentiments, Lola se demandait comment une telle détresse était possible. Ioan lui échappait. Elle ne l’acceptait pas et en voulait à la terre entière. Cependant, c’était bien de sa faute. Elle l’avait quitté. A l’époque, elle n’avait pas su écouter son cœur ; elle avait choisi la musique sans laisser d’autre alternative que le sentier chaotique de la séparation. Ioan, toujours troublé, râcla le fond de sa gorge. Il était au pied du mur. Il se reprochait silencieusement de l’avoir laissée partir, sans mots dire. Il n’avait aucunement fait preuve d’initiative pour la contrer dans ses choix, pensant que se conformer à ses caprices la ramènerait. Il s’était ainsi enlisé dans sa zone de confort, croyant que son grand amour lui reviendrait nécessairement un jour ou l’autre… L’adoration qu’ils se vouaient l’un pour l’autre ne pouvait se dompter. Leur flamme, éternelle, ne pouvait s’éteindre d’un simple souffle. Déroutés, les deux amoureux s’enfoncèrent dans leurs réflexions funestes. La rivière du temps les avait éloignés et ils avaient été incapables de faire à nouveau converger leurs routes. C’était insensé ! Lola chancelait peu à peu, prête à choir, brisée, aux pieds de l’Univers. La diligence de Boris la sauva. Il avait compris le malaise des deux amis. Alors, tel un aigle observant sa proie, il se rapprocha à temps pour prendre le relais. Lola put se dégager de cette situation incommodante. Elle rejoignait lentement son instrument lorsqu’elle entendit les vœux de Ioan. Le couperet de la punition tomba, condamnant tout espoir. Il était trop tard ! les deux aveugles avaient passé leur tour. Ils s’étaient finalement perdus dans le labyrinthe du chat et de la souris, par bêtise, par ignorance, mais aussi par respect et par peur de transgresser les règles de la bienséance. En volant à son secours, Boris avait pu effleurer le corps de Lola et lui repositionner délicatement une mèche de cheveux. Tout en retenant son souffle, il avait goûté au velours de sa peau. Il se délectait des effluves de son parfum accrochés à ses narines. Il flottait de bonheur tandis que Ioan se jetait dans la gueule du loup sous l’œil vigilant d’Elsa.
- Et avec cet anneau, je lie ma vie à la tienne. Dans la joie comme dans la peine. Dans la richesse comme dans la pauvreté. Pour le meilleur et pour le pire.
A peine le dernier mot prononcé, Elsa se précipita pour embrasser celui qui était désormais dans ses filets. Elle n’hésita pas à montrer le pouvoir de sa position en toisant, arrogante et pleine de confiance, Lola. Elle afficha un sourire plein de satisfaction à l’assemblée. Yolanda, pétillante, fit un clin d’œil au groupe pour donner le départ du morceau suivant. Suspendue aux lèvres de la diva et aux doigts d’or des musiciens, les auditeurs retenaient difficilement leur état de pamoison : certains fermaient les yeux tout en se balançant légèrement de droite et de gauche, d’autres avaient leur bouche entrouverte, se demandant jusqu’où l’intensité de la mélodie atteindrait leur for intérieur ; quelques-uns pleuraient, quelques autres, touchés par la grâce de cette divine musique, fredonnaient leur bien-être. « Io ti penso Amore » était encore dans toutes les pensées et pourtant les corps commençaient à vibrer au rythme de « Passacaglia » d’Haendel. Rien ne pouvait les déloger de leurs sièges, soudain traversés par un mystérieux fluide impalpable de paix. De nouveau étincelante, Lola était en osmose avec la cantatrice qui prêtait sa voix à la chanson de clôture, « Across endless dimensions ». La musique alla jusqu’à s’insinuer sous la carapace inébranlable de Matei. Debout dans l’aile gauche de la cathédrale, il se défendait d’être touché à vif par l’énigmatique magnétisme de Lola. La partition déroulait son tapis rouge aux jeunes mariés qui avançaient vers le halo de lumière blanche du bout de la nef. Une joyeuse myriade de grains de riz les attendait à l’entrée de l’église.
Après l’amusement du traditionnel cortège et de la cacophonie des klaxons, tous les convives se retrouvèrent au sein d’une immense demeure dont la salle principale jouxtait une terrasse-piscine qui surplombait tout Liverpool. Les hôtes circulaient gaiement dans tout ce luxe. Lola osait à peine marcher sur le sol en marbre avec ses talons dont les semelles avaient été souillées de boue. Elle chercha des mouchoirs en papier dans la housse de son violon pour enfin retirer ses chaussures et les essuyer tant bien que mal. La sensation fraîche sous sa voûte plantaire lui plaisait. Elle serait bien restée pieds nus pour le reste de la journée. Malgré son accointance avec ce monde d’apparat, elle ne s’y accoutumait pas. Un peu esseulée, elle regardait les petits groupes mondains se former lorsqu’elle remarqua un bel homme au cheveux longs l’observer . Gênée, elle se détourna rapidement et tomba nez à nez avec le chef d’orchestre rencontré deux jours plus tôt.
- Ah ! Je vous trouve enfin. Je vous ai trouvé absolument magnifique. Quelle adresse ! Quel toucher ! Je n’irai pas par quatre chemins. Je vous veux. J’adorerais travailler avec vous. Vous pourriez intégrer notre ensemble en premier violon solo. Comme le demande cette position, vous exerceriez une autorité morale en faisant le lien entre moi et les musiciens.
Lola, surprise par tant d’emballement, balbutia :
- Oh… Eh bien, je… Enfin, je comprends… Merci ! Que dire… Vous me flattez. Cependant…
Le chef d’orchestre la fit taire avec diplomatie :
- Chut…, dit-il en élevant doucement son doigt devant sa bouche. Pas de réponse hâtive. S’il-vous-plaît, réfléchissez‑y à tête reposée et faites-moi signe quand vous serez prête ! Voici mon numéro.
Les yeux ronds d’étonnement, Lola tenait la carte de visite de celui qu’elle portait aux nues depuis des années. Il lui proposait un poste en or. Mais, comment faire ? Elle devait finir son contrat. Et puis, vivre à Liverpool la rapprocherait nécessairement de Ioan et de sa famille… Quelle ironie du sort ! Au moment où les dés étaient jetés. Elle voyait les invités défiler devant les jeunes mariés. Elsa avait cette attitude de la femme présomptueuse à qui tout est dû. Lola se faufila et fit à son tour son devoir.
- Félicitations ! J’ai été ravie d’avoir été à vos côtés pour célébrer cette belle journée. Je vais devoir m’absenter pour rapporter mon violon à l’hôtel mais je reviendrai vite.
Elsa, saisit cette opportunité pour l’humilier. Elle fit tomber son bouquet de fleurs.
- Pouvez-vous le ramasser ?
- Excusez-moi ?
- Oui, il n’est pas convenable que je me baisse. Je suis la mariée.
Lola, décontenancée, s’exécuta. Elsa fit mine de perdre l’équilibre et lui écrasa la main.
- Aïe !
- Attention Lola ! s’écria Ioan.
- Oh, pardon ! Ces fichus talons… Je me suis tordu la cheville, dit Elsa faussement désolée en soulevant le bas de sa robe.
- Chéri, j’ai mal ! insistait la jeune mariée.
- Fais voir… Non ce n’est rien. Et toi Lola ?
Elsa enfonça son talon aiguille dans l’avant du pied de Ioan qui s’exclama de douleurs.
- Elsa ! Que t’arrive-t-il ?
- Oh, mon amour, vient là que je t’embrasse. Je n’ai pas fait exprès.
Lola lui tendit le bouquet à présent abîmé. Elsa le prit nonchalamment et le jeta par-dessus son épaule tout en dévisageant la jeune artiste.
- Bon, je dois y aller, reprit la jeune femme blessée.
- Et surtout prenez tout votre temps, ajouta Elsa très distinctement.
Ioan, choqué par son épouse voulut s’excuser auprès de Lola mais Elsa l’en empêcha.
- Ioan, tais-toi !
L’homme garda le silence afin d’éviter un scandale. L’attitude réservée à Lola levait sans conteste les doutes sur l’animosité fomentée par la mariée à l’égard de la jeune artiste. Qu’avait-elle pu faire de répréhensible ? Elsa n’était tout de même pas apte à lire dans les pensées. Quel agissement aurait-il pu la trahir ?
- Où courez-vous comme ça ?
Lola releva la tête et vit le visage modérément carré de Boris, dévoilant une expression de satisfaction.
- Oh, Boris. Eh bien, je m’en vais.
- Comment ça ?
- Mais je reviens… Je dois ramener mon violon dans ma chambre d’hôtel. Je ne peux pas le garder ici.
- Je vous y conduis ?
- Euh…
- J’ai loué une voiture. Ce serait bête de ne pas en profiter.
Avant même que la jeune femme n’ait pu répondre, Matei se posta devant eux.
- Une coupe de champagne ?
- Eh bien… Je dois…
- Allons, ça ne se refuse pas !
Lola, intimidée de voir l’homme aux longs cheveux devant elle, interrogea Boris du regard.
- Pourquoi pas ! Il n’y a pas le feu au lac, hein ?
Matei tendit les deux coupes de champagne à ses deux compagnons et fit signe au serveur de lui en rapporter une autre.
- A qui ai-je l’honneur ? dit-il en se tournant d’abord vers son concurrent.
- Boris ! Un ami de longue date du marié.
- Et vous, qui jouez si bien du violon ?
Il avait attrapé la main de Lola pour l’embrasser. Intimidée, Lola fixa cet homme audacieux à la voix envoûtante. Il avait ce quelque chose de fascinant et d’incompréhensible à la fois. Les pommettes empourprées, elle répondit hésitante.
- Eh bien… Lola. Je suis Lola.
- Enchanté ! Matei, le frère d’Elsa.
La musicienne eut un frisson.
- Ah !
Boris s’interposa entre le séducteur et sa belle.
- Également enchanté de vous connaître ! Je ne savais pas qu’Elsa avait un frère.
Matei, le sourire en coin, lui écrabouilla les os de la main tendue. Boris s’empressa de l’extraire de ce pressoir. Dans un geste affirmé il leva sa coupe.
- Tchin !
Ils trinquèrent et burent tous les trois le champagne d’une seule traite. Elsa se dirigea à grands pas vers eux.
- Ah, vous êtes toujours là, Lola ? dit-elle d’un air dédaigneux et sec.
Boris interpellé par la façon abrupte et irrespectueuse dont la mariée s’adressait à celle qu’il convoitait, lui répondit :
- Justement nous allions partir. Lola ?
- Euh… Oui, il est temps d’y aller !
- Si vite ? ajouta Matei.
Elsa le pinça discrètement. Il regarda sa sœur, l’air surpris.
- Laisse-la, s’il-te-plaît. Dit-elle d’un ton autoritaire.
- Eh, calme-toi, soeurette. Il semblerait que tu aies un problème.
- Oh, ça va.
- Je détecte même un brin de jalousie, non ?
- Oh, lâche-moi… Contente-toi de faire ce que je te dis.
- Ah non, Elsa. Regarde-moi bien ! Et d’une, tu ne me commandes pas et de deux, elle ne t’a rien fait. Tu entends ?
- Si.
- Quoi ?
- Ils sont trop proches.
- Elsa ! Reprends-toi, s’il-te-plaît ! Tu ne peux pas mettre Ioan dans une bulle.
Contrariée, Elsa s’éloigna de son frère pour retourner auprès des invités tandis que Boris et Lola étaient déjà prêts pour s’engouffrer dans la voiture.